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CLEPS

  Commençons par balayer les comparaisons trop évidentes : le travail de Cleps n'est pas celui de JR. Avec l'explosion du street art à la face du grand public, la pratique du collage véhicule ses mythes et ses héros mais les références dans le domaine sont si peu nombreuses que la mise en avant de certains artistes cache souvent le travail de fourmi de ceux qui restent dans l'ombre des plus grands. 

 

  Cleps est un portraitiste, un chasseur de regard. Chaque visage raconte une histoire. Les yeux plongés dans celui qui observe, l'humanité crue qui s'en dégage contraste avec l'aspect figé qui défini l'instant photographique. Souvent les liens se tissent dans la rue où la rencontre s'impose entre l'oeuvre et les gens et questionne le regard qu'on peut porter sur l'autre. Ses photos ne sont pas pressées, elles ont tout leur temps et on ne sait plus très bien qui observe qui. Un malaise pour certains.

 

  En 2011, il est invité à coller des photos prisent au Burkina Faso sur les murs fortifiés de la ville de Bonifacio, en Corse. Durant les 2 semaines que durent l'exposition à ciel ouvert, les langues se délient, personne ne joue l'indifférent. Des collages ont étés vandalisés ou arrachés, réponse à un sentiment d'aggression qui a posé les bases d'un débat enflammé entre les habitants.

Les années suivantes il réitère l'expérience en Indonésie, au Brésil, en Hongrie, en Belgique. Partout où il passe, il pose les mêmes questions, construit des passerelles entre les gens.  

 

  Les projets se multiplient : il propose à plusieurs artistes de s'intégrer à ses photos en dessinant par dessus pour raconter d'autres histoires, participe à la création d'un collectif de light painting (The Lighterz), puis à Wall Trip, une série de web-documentaires qui part à la rencontre de street artists européens. Quelques expos pour couronner le tout, notamment sa participation fin 2013 à 3P2A à Pierrevives, et on se rend vite compte que Cleps est sur tous les fronts, infatiguable sondeur du regard, plus que jamais vitrine éphémère de l'âme.

 

T.Barlatier

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